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John White Alexander, un peintre américain de la Belle Époque à Paris

Jeudi 24 Avril 2025


Très rare dans les salles de vente de l’Hexagone, John White Alexander – l’un des maîtres de la peinture d’outre Atlantique – nous rend visite, en compagnie d’une adolescente de la Belle Époque.



Dans le Paris effervescent des années 1900, la réputation d’excellence du peintre américain John White Alexander ne semble pas avoir été usurpée, et le Portrait d’Édith Révil en constitue la meilleure preuve… C’est autour de 1880 que l’artiste new-yorkais a découvert la Ville lumière, alors capitale des arts, au terme d’un périple d’études européen qui devait le mener de Munich à Venise. Dans la cité des Doges, la rencontre avec son compatriote James Abbott McNeill Whistler s’est révélée décisive, ce dernier influençant définitivement son travail, en lui inspirant l’usage d’une matière fine et
diluée. En 1881, Alexander finira par rentrer à New York ; mais fasciné par Paris, il revient régulièrement en France, où sa participation chaque année, de 1893 à 1899, au Salon de la Société nationale des beaux arts, le rend célèbre, et en fait un peintre recherché et mondain. Aussi, en 1900, John White Alexander décide d’effectuer un séjour plus long dans la capitale française, le temps d’honorer quelques commandes prestigieuses. En résultent quatre portraits, les trois premiers prenant pour modèles le sculpteur Auguste Rodin, le président de la République Émile Loubet, et, peut-être, l’architecte Franz Jourdain. Le dernier – notre tableau –, représente Édith Révil, la demoiselle âgée de 14 ans étant la fille de Monsieur et Madame Fernand Révil, commanditaires de l’œuvre. Ayant fait fortune dans les soieries, l’industriel a acquis un hôtel particulier, au 199, boulevard Malesherbes. Pour les séances de pose, John White Alexander est même venu en voisin, car il loge à cette période au 190… Le résultat a certainement été à la hauteur des espérances des parents de l’adolescente, qui accrochent le tableau dans leur salon, comme en atteste une photographie de l’époque. On y voit Édith, ses longs cheveux piqués d’une fleur rouge, le visage de face, regardant le spectateur droit dans les yeux, et la main gauche soutenant son menton, alors que son chien favori est allongé à ses pieds. L’artiste adapte à l’âge de son modèle sa virtuosité habituelle à rendre la beauté des jeunes femmes, et l’éclat de leurs étoffes précieuses, dans des scènes à l’atmosphère symboliste. De fait, lors de la rétrospective organisée en mars 1916 à Pittsburgh au Carnegie Institute, après la mort de John White Alexander, le Portrait d’Édith Révil était considéré comme l’une de ses œuvres principales, car il figurait en bonne place dans le catalogue de l’exposition, bien que l’original soit resté de ce côté-ci de l’Atlantique. Quant à son jeune modèle, elle devait épouser en secondes noces Jean Guiffrey, conservateur du département des Peinture et dessins au musée du Louvre, dans la descendance duquel la toile est demeurée jusqu’à aujourd’hui.

DIMANCHE 4 MAI, CASTELNAU-LE-LEZ.
FARRAN ENCHÈRES OVV.


John White Alexander (1856-1915), Portrait d’Édith Révil, 1900, toile signée et datée, 90,5 x 121 cm.
Estimation : 30 000/50 000 €

Photographie de William Moureaux, meilleur ouvrier de France

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