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Toile d’Andy Warhol, créations uniques d’Arman, pépites insolites… les trésors dénichés en région en vente ce dimanche près de Montpellier

Vendredi 09 Mai 2025

Julie Le Brun et Jacques Farran devant la toile d’Andy Warhol représentant Arman ainsi que la statue de la Liberté d’Arman. Midi Libre - TOM SERRANO


La maison Farran prépare une vente aux enchères avec une multitude d’œuvres inédites. Plus de 200 lots seront ainsi proposés. Voici une petite sélection.


Dans certaines ventes aux enchères, une œuvre en particulier peut retenir l’attention. Mais cette fois, il n’est pas aisé de choisir la pièce qui pourrait représenter l’événement organisé par Julie Le Brun et Jacques Farran, les commissaires-priseurs de la Maison Farran, tellement le catalogue est étoffé et le choix éclectique. "Certaines pièces pourraient intéresser de grands collectionneurs comme des musées…"


En pratique


La vente aux enchères, intitulée "Les Phares IV" est organisée par Farran Enchères. Elle se déroulera ce dimanche 4 mai à partir de 14 heures au Kiasma, situé 1 rue de la Crouzette à Castelnau-le-Lez avec 203 lots.

Le catalogue de la vente est en ligne sur le site des enchères Farran.

Des enchères en direct seront possibles via internet ou au téléphone. Renseignements au 04 67 60 90 18 ou sur contact@farran-encheres.com.

Expositions publiques avant la vente ce vendredi 2 mai de 10 h à 18 h, ce samedi 3 mai de 10 h à 18 h et ce dimanche de 10 h à 11 h.

La vente est publique, chacun peut venir pour découvrir ces objets hors du commun.

Voici tout de même quelques pépites qui ont retenu notre attention.

1. Une toile d’Andy Warhol



Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir une toile du célèbre artiste américain. D’autant plus qu’il s’agirait d’une de ses dernières (1986), puisqu’il est mort quelque temps après. Andy Warhol a ainsi fait une série représentant son ami Arman, le sculpteur plasticien français. La sévérité du visage du modèle dénote avec notamment la teinte rosée employée.
L’œuvre a d’abord été offerte par Warhol au plasticien pour symboliser leur lien d’amitié. Ce dernier l’a ensuite transmise à sa fille. La toile aurait été roulée pour être transportée de New York jusqu’en France. Elle est restée dans la famille d’Arman jusqu’à aujourd’hui. Mise à prix à 80 000 euros.

2. Des compositions d’Arman



En parallèle de la toile de Warhol, la fille d’Arman a également reçu de son père quelques pièces qui feront aussi partie de la vente. Il faut dire que l’artiste était connu pour ses œuvres de colère et d’accumulation. Dont une monumentale : intitulée "Cool Hands blue II", cette accumulation de 1976 de gants dans une immense boîte en plexiglas, mesurant presque 2 mètres sur plus de 2 mètres de large sera mise à prix 15 000 euros.


"Cool Hands blue II", l’accumulation de gants dans une immense boîte en plexiglas d’Arman. William Moureaux

Tout comme sa colère de chaise comme attaquée par des pinceaux de 1996 qui constitue une œuvre de référence dans le travail de l’artiste. Mise à prix 8 000 euros.


"Brush Strokes, Colère de chaise" par Arman. Midi Libre - TOM SERRANO


L’œuvre plus en détail. Midi Libre - TOM SERRANO

Ou encore une accumulation de bibles dans une boîte en fer intitulée "42 lignes" conçue en 2000 toujours par Arman. Une œuvre qui aura valu un formidable dialogue entre le philosophe italien Umberto Eco et l’artiste. L’écrivain lui précisant le chiffre magique pour lui de 42 : "Tu as amassé 42 bibles, mais savais-tu que la bible de Gutenberg avait 42 lignes ?". Et le concepteur lui répondant : "J’ai choisi ce nombre parce que 6 longueurs et 7 largeurs, ça me convenait en taille."

La mise à prix de cette œuvre aussi grande qu’une bibliothèque est de 12 000 euros.


"42 lignes" : accumulation de bibles d’Arman. Midi Libre - TOM SERRANO

Et bien sûr la Statue de la Liberté en bronze d’Arman vers 1987. Mise à prix de départ : 5 000 euros.


Statue de la Liberté, Arman. William Moureaux

3. Le magnifique tableau de John White Alexander



C’est sans conteste la pièce maîtresse de cette vente au vu de sa beauté. Il s’agit d’un des quatre portraits importants de John White Alexander lorsqu’il découvrit Paris en 1900 dont celui d’Auguste Rodin, Emile Loubet, le président de la République de l’époque et l’architecte Franz Jourdain.

Pourtant le dernier est celui d’une inconnue du grand public : Edith Revil tout juste âgée de 14 ans. C’est une commande de son père qui a fait fortune dans la soie qui a ainsi pu immortaliser sa fille sous le pinceau de l’artiste. Ce chef-d’œuvre inédit du peintre américain est captivant, la beauté de la jeune fille saisissante. Parée de soie verte, elle porte un ruban rouge dans ses cheveux noirs et un magnifique médaillon en or autour du cou. Un chien repose à ses pieds, et son regard est à la fois doux et intriguant.


Portrait d’Edith Revil par John White Alexander. William Moureaux

Cette dernière épousera plus tard, Jean Guiffrey, conservateur au musée du Louvre et c’est l’un des descendants qui a choisi de confier le tableau à la Maison Farran. Mise à prix de cette pièce unique : 30 000 euros.

4. Une effrayante tête de Faune de Paul Dardé



Cette représentation inédite d’une tête de Faune par Paul Dardé en 1933 est à la fois majestueuse et effrayante. Le sculpteur lodévois qui a côtoyé Rodin entre autres, a su utiliser la matière brute du bois en se servant des veines de ce dernier pour concevoir cette tête de faune.

Interné en psychiatrie à Montpellier (notamment après sa fuite de la guerre durant laquelle il était brancardier et avait ramassé par centaines les corps en charpie des soldats), il a offert cette œuvre au docteur Paul Hugues, le directeur de la Colombière de l’époque dans les années 1930.

Cette pièce fait penser au grand faune réalisé en 1920 qui ornait les jardins de Rodin à Paris et qui trône désormais dans le hall d’accueil du musée Fleury à Lodève. Sa mise à prix est de 6 000 euros.


Tête de faune de Dardé. Midi Libre - TOM SERRANO

5. Et aussi…



Parmi les autres lots, on peut également citer la "Bohémienne et son enfant" peinte en 1940 à Marseille où Moïse Kisling s’était réfugié (mise à prix à 80 000 euros).


"Bohémienne et son enfant" peinte en 1940 à Marseille par Moïse Kisling. William Moureaux

Un exceptionnel ensemble de journaux avec 60 numéros de presse retraçant l’intégralité de l’affaire Dreyfus comprenant notamment le célèbre "J’accuse… !" avec un prix de départ de 3 000 euros.


Le célèbre J’accuse… ! William Moureaux

Mais aussi une guitare avec Van Gogh par Robert Combas qui démarre à 4 000 euros.


Guitare by Combas. Midi Libre - TOM SERRANO

Il a aussi cette trouvaille dénichée sur un marché aux puces du coin : une paire de statues de bodhisattva en bronze qui fait déjà de l’œil à certains et dont le prix de départ est fixé à 8 000 euros.


Paire de grandes statues de bodhisattva en bronze à patine brune et traces de laque. William Moureaux

Et aussi une sorte de salière en argent très originale en crabe articulé (mise à prix 400 euros), une sérigraphie numérotée de Pierre Soulages (8 000 euros), entre autres trésors à découvrir.

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