Succès pour la collection Arman, Kisling et John White Alexander
Vendredi 09 Mai 2025

Moïse Kisling (1891-1953), Bohémienne et son enfant, 1940, huile sur toile, signée, datée et située à Marseille, 100 x 81 cm.
Adjugé : 109 000 €
Peintures et sculptures se disputaient les honneurs de cette vacation, où Warhol était talonné par Alexander, les deux étant dépassés par Kisling. Arman n’était pas en reste, qui ravissait tous les amateurs du nouveau réaliste.
Il y avait foule à Castelnau-le-Lez en ce début de mai pour emporter l’une des nombreuses œuvres proposées par Farran, et où 95 % des lots étaient finalement vendus. Il faut dire qu’il y avait là de quoi susciter bien des convoitises. À commencer par cette toile de Moïse Kisling, Bohémienne et son enfant, qui recevait 109 000 €. Le peintre d’origine polonaise l’a réalisée en 1940 lors de son court séjour à Marseille, d’où il espérait rejoindre le Portugal, courant un danger en raison de ses activités antinazies. L’œuvre fut immédiatement acquise par le collectionneur Louis Thène, mécène et ami du peintre, dans la descendance duquel elle est demeurée jusqu’à ce jour. Le morceau de choix de la vente était assurément la collection Fernandez – nom d’usage d’Arman – objet de l’Événement de la Gazette n° 15 (page 10). Elle totalisait 205 000 €. L’œuvre la plus convoitée était évidemment Arman (101,5 x 101,5 cm), son portrait par le roi du pop art Andy Warhol (voir page 12 de la même Gazette), qui décrochait 99 000 €. Cadeau d’un artiste majeur à un autre, elle est l’une des toutes dernières œuvres de Warhol, réalisée l’année précédant sa mort. Gants blancs pour Arman, toutes ses créations trouvant preneur bien souvent au-delà de leurs estimations hautes. S’agissant de gants justement, Coll Hands Blue II (196,5 x 226,5 x 14 cm), une accumulation de gants dans une boîte en Plexiglas (voir page 13 de la Gazette n° 15), était emportée à 37 000 €. Brush Strokes, Colère de chaise (149,5 x 119 x 19), vers 1966, et 42 lignes, XVe (170 x 94 x 20 cm), daté 2000, recevaient respectivement 29 760 € et 23 560 €. La Statue de la Liberté (h. 73 cm), épreuve en bronze de 1987, éclairait le monde en échange de 14 880 €. Hors de cette collection, l’attention des enchérisseurs se portait sur le Portrait d’Édith Révil (121,5 x 91 cm), œuvre de l’Américain John White Alexander (voir couverture et page 6 de la Gazette n° 16), qui s’en allait à 87 000 €, marquant un record français pour cet artiste rarissime sur le marché hexagonal, et s’inscrivant dans le top 15 des meilleures adjudications (source Artnet). À la grande surprise du commissaire-priseur, aucun Américain n’était présent à la vente, aussi bien sur place qu’online. L’effet Trump ? Cette œuvre, comme les autres, faisait ainsi la joie des acheteurs français.
CASTELNAU-LE-LEZ, DIMANCHE 4 MAI. FARRAN OVV. CABINET OTTAVI.

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